Les anciens condensateurs posent plusieurs types de problèmes aux restaurateurs de postes radio TSF:
- leur identification - nature et valeurs caractéristiques
- leur remplacement par des composants actuels
- leur reformage éventuel (condensateurs chimiques)
Remplacement des anciens condensateurs
On peut classer les condensateurs rencontrés dans les anciens postes de radio en six catégories :
- les condensateurs de filtrage d'alimentation
- les condensateurs électrolytiques de découplage
- les condensateurs non polarisés de découplage
- les condensateurs de liaison
- les condensateurs fixes d'accord
- les condensateurs variables d’accord
- les condensateurs réglables
les condensateurs électrolytiques
les condensateurs de filtrage d'alimentation
Sa valeur prend souvent les valeurs 8, 16, 32, 50 µF. Il supporte des tensions nominales de 350 à 450V. Il est simple ou double ; Il est polarisé. Il est conditionné sous la forme d’un tube aluminium. Il est à visse ou axial. Avant la mise en route du poste de radio, quand cela est possible on le reforme ou on le change simplement avec les valeurs approchantes à 20% près.Certains condensateurs présentent 2 tensions ; par exemple 450/500V. La première correspond au maximum en régime stationnaire. La seconde est supportée quelques secondes. Le remplacement se fait dans ce cas avec un composant supportant 400V de tension nominale.
Ancienne valeur (µF) | Nouvelle valeur (µF) |
---|---|
8 | 10 |
16 | 15 |
20 | 22 |
32 | 33 |
50 | 47 |
Plusieurs techniques de remplacement
1 – on dessoude les condensateurs axiaux suspects ou défectueux et on les remplace par des neufs. Les condensateurs dessoudés sont rangés dans une pochette plastique dans laquelle on glisse un descriptif de l’intervention en n’oubliant l’année et l’auteur. Pour les condensateurs aluminium qui se vissent sur le châssis, on dessoude les connexions de l’ancien et on place un nouvel axial sous le châssis. L’inconvénient de cette méthode, le poste change d’aspect intérieur ; l’avantage : la rapidité de l’intervention2 – on habille les condensateurs neufs avec les robes des anciens (ou des fac-similés) pour les axiaux. Pas toujours facile à faire. Pour les condensateurs aluminium qui se vissent sur le châssis, on les démonte, on les ouvre, on les vide de leur contenu. On place à l’intérieur un composant radial. On referme sans laisser de traces. On revisse et ressoude. Avantage : pas de changement d’aspect.
3 - on reforme le condensateur. Les condensateurs chimiques sont constitués de 2 armatures métalliques entre lesquelles baigne un électrolyte liquides. A la première mise en route, une couche isolante se «forme» sur l'une des plaques. Cette couche, extrêmement fine, dote facilement le condensateur d'une capacité en multiple de 10µF. Ce type de condensateur est donc polarisé. Après un long temps de non fonctionnement, la couche d'oxyde se détériore. Pour la reconstituer, il faut le «reformer ». C'est à dire laisser passer un courant continu jusqu'à la reconstitution de la couche isolante. On limitera le courant de repolarisation à moins de 10 mA, afin d'éviter un échauffement qui pourrait détériorer le composant. Le condensateur dépolarisé se comporte comme une résistance variant de quelques Ω en début d'opération à quelques MΩ en fin d'opération. Si après plusieurs heures le courant dans condensateur ne diminue pas sensiblement, mettre celui à la poubelle.
Les condensateurs électrolytiques de découplage
Les condensateurs de liaison et de découplage non électrolytiques
Les condensateurs de liaison assurent le passage du signal radio HF ou MF entre deux étages. Les condensateurs de découplage sont placés en parallèle sur une résistance afin que le dipôle ainsi formé offre une résistance (on dit une impédance) quasi nulle pour les signaux HF ou MF. On peut facilement habiller les condensateurs axiaux neufs avec les robes des anciens (ou des fac-similés). On pourra télécharger la planche PDF ci-contre. Après découpage, il suffit d'enrouler puis coller la vignette dont la valeur est la plus proche.Les condensateurs d'accord
les condensateurs fixes d'accord
Couplés aux bobinages, ils participent aux blocs d'accord. D'une valeur souvent de l'ordre de 200pF avec une précision de 2 à 5%, ils sont de technologie «mica» ; très solides, on a rarement besoin de les changer. Quelques fois placés dans les circuits d'anode, ils doivent supporter jusque 400V.
Pour les remplacer, on trouve des substituts modernes, sauf quand les valeurs sont de type 177pF. Cela est très rare sauf sur les appareils de mesure. Certains modèles sont marqués en centimètre qui est une unité CGS très proche du pF.
les condensateurs variables d’accord
Simples sur les postes à réaction, doubles et accouplés sur les postes de type superhétérodyne, ils sont solides. On a rarement besoins de les changer. Au plus, une goutte d’huile, pour leur rendre leur souplesse de réglage. Dans le cas, il faut en changer. Ce type de composants n’est quasiment plus fabriqué. Il faut se les procurer en bourse d’échange. De plus le modèle double est très souvent asymétrique. Une cellule est dédiée à la sélection de la station émettrice (50 – 500pF), l’autre à la variation de l’oscillateur locale (30 – 350 pF). Le ratio 500/350 est donné ici à titre d’exemple. Il peut être différent : ce qui complique la recherche du remplaçant.
Les condensateurs réglables ou trimmer
Ils sont placés en série et parallèle sur le condensateur variable d’accord d écrit précédemment. Ils sont rarement endommagés.
Sources et références
[1] R. Besson, "Technologie des composants électroniques, Tome 1, Edition Radio, Paris, 1977. .